L'intelligence artificielle va-t-elle remplacer les rédacteurs?
Depuis que je me suis lancée dans le copywriting, je ne compte plus le nombre de fois où on m'a posé cette question : « Mais, avec l'IA, tu ne crois pas que le métier de rédacteur, c'est terminé ? »
Clem'Copy
12/30/20256 min read


Ma réponse : Non, non, et encore non !
Un dessin prompté sur NanoBanana ne remplace pas le coup de crayon et l'intention du dessinateur,
et L'IA ne va pas remplacer les rédacteurs de sitôt.
Voici pourquoi (preuves à l'appui).
1. Ce que l’IA sait très bien faire (et qu’il faut reconnaître honnêtement)
On ne va pas se mentir, l'IA fait très bien certaines choses :
- elle est capable de générer du texte rapidement.
- elle peut reformuler, résumer, structurer vos écrits.
- elle sait produire un contenu correct quand on lui donne le bon prompt.
- elle est un excellent assistant.
MAIS (et dans le monde de la vente, c'est un grand "mais") produire un texte, ce n'est pas suffisant pour créer une émotion, et encore moins pour persuader.
2. Écrire ≠ convaincre : la grande confusion
Beaucoup de gens confondent encore le fait d'écrire un joli texte avec de jolis mots et de jolies tournures... et l'art d'influencer, de persuader et de guider avec des mots bien choisis.
L'IA fait à peu près le job quand il s'agit d'écrire des textes qui sonnent bien.
Pourquoi ? Parce qu'elle est très forte pour copier des phrases et reproduire des structures.
En revanche, elle ne comprend ni l'humain, ni sa psychologie (et ça, ce n'est pas près d'arriver).
Et c'est là que le copywriter reste indispensable : pour faire agir, pour influencer une décision, pour comprendre et lever les objections.
Je vous montre ici un exemple concret : j'ai demandé à chatGPT de me rédiger un texte d'une dizaine de lignes pour vendre un fond de teint certifié bio.
Voici sa réponse (pas d'entourloupe, je vous mets la capture d'écran)
Outre le fait que certaines phrases ne veulent rien dire (parce que oui, l'IA a tendance à écrire des trucs qui n'ont aucun sens parfois...), le texte sonne faux : c'est froid, mécanique, sans intérêt. On lit (en diagonale) et on passe à la suite.
Maintenant, voici mon texte, rédigé sans IA :
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3. L’IA n'a pas d'émotions et ses textes sont fades (et ce n'est pas près de changer)
Il ne faut pas oublier que l'IA reste un programme informatique. Aussi perfectionné soit-il, cela ne pourra jamais remplacer l'expérience humaine.
L'IA n'a pas d'expérience vécue, pas d'intuition, pas de peurs réelles.
Elle ne comprend pas les subtilités du non-dit ou les tensions psychologiques.
Or, dans un texte de vente, la persuasion repose avant tout sur l'empathie, la psychologie et la capacité à nuancer. Et ça, seul un humain peut le faire.
Les études récentes montrent que 80 à 95% des décisions d'achat ne sont pas rationnelles mais émotionnelles
Contrairement à ce que la conjoncture actuelle aurait tendance à faire croire, le rationnel arrive, et de très loin, en seconde position lorsqu'il s'agit de prendre une décision. (voir les articles ici ou ici )
Les marques ont donc tout intérêt à montrer des textes et des visuels qui génèrent chez leurs clients des sentiments (positifs ou négatifs, tout dépend de l'angle choisi).
Et pour qu'un texte génère des sentiments, il doit être rédigé par un humain.
4. La stratégie ne se prompte pas (ou très mal)
Ensuite, si l'IA sait écrire des textes, elle ne peut pas développer de stratégie. Elle exécute mais ne décide pas du positionnement, de l'angle, de la promesse, du niveau de conscience du prospect.
Un copywriter ne se contente pas d'écrire. Ecrire, c'est même la dernière chose qu'il fait après :
l'analyse du marché
la compréhension du client
la réflexion stratégique.
Vous aurez beau avoir le meilleur prompt au monde, chatGPT (ou un autre) ne vous sortira jamais une stratégie complète vous permettant d'augmenter concrètement votre chiffre d'affaire. Il saura encore moins se remettre en question et réajuster si cela devient nécessaire.
5. L’IA uniformise, le rédacteur différencie
L'IA, de par son fonctionnement, a tendance à uniformiser. Concrètement, cela veut dire qu'elle va reproduire ce qu'elle a déjà vu ailleurs.
Conséquence :
des textes lambda qui pourraient être utilisés par n'importe quelle marque (vous pouvez donc dire adieu à votre ton propre qui vous différencie de vos concurrents et vous permet de créer du lien avec vos clients),
mais en plus de cela, les textes générés par l'IA sont certes informatifs, mais ils sont plats et sans saveur. Ils ne dégagent aucune émotion et n'ont donc que peu (voire aucun) impact sur le lecteur. (Ce qui, comme nous venons de le voir, est un point essentiel pour vendre)
6. Le futur : rédacteurs augmentés, pas remplacés
Alors oui, grâce à l'IA, les rédacteurs ont gagné en productivité et presque tous l'utilisent aujourd'hui pour aller plus vite, tester des angles, brainstormer...
La valeur se déplace : les rédacteurs du futur sont de moins en moins « excécutants », en revanche, puisque l'IA leur fait gagner du temps, ils en ont davantage pour réfléchir, développer des stratégies, faire appel à la psychologie.
Il y a une énorme différence entre un texte rédigé par l'IA et un texte assisté par l'IA.
Dans le premier : du texte brut, des informations précises, des phrases qui « sonnent bien », mais pas d'émotion.
Dans le deuxième : un texte pensé et travaillé en toute connaissance de la psychologie humaine, emprunt de vécu, d'empathie et de compréhension profonde de la nature du client de ses peurs, de ses besoins et de ses objections.
Conclusion
Pour conclure, ce que je réponds aux gens qui me demandent si l'IA va me piquer mon boulot, c'est que l'IA est un outil.
Elle m'aide à aller plus vite, à structurer, à trouver des idées. Mais elle n'écrit pas et n'écrira jamais à ma place.
L'IA va continuer à transformer notre métier mais elle ne nous remplacera pas.
D'ailleurs, quand je vois passer des publicités ou des textes rédigés par l'IA sur les réseaux, je tique immédiatement : ça sonne creux, c'est impersonnel, c'est plat, ça n'évoque rien... Bref, ça ne donne pas envie et je passe mon chemin. (et je n'ai aucun doute sur le fait que je suis loin d'être la seule)
La réalité, c'est que ceux qui n'utilisent pas l'IA vont vite se retrouver à la ramasse.
Ceux qui n'utilisent que l'IA ne vendront pas grand chose.
Ceux qui sauront combiner IA et copywriting ont un bel avenir devant eux.
Alors, non, ce n'est pas demain la veille qu'une machine remplacera les rédacteurs.




